
Lettre à un ami imaginaire – Thomas McGrath
472 pages 20,4 x 21,6 cm 2024 ISBN : 978-2-915684-65-0 Prix: 32 euros Frais de port: 4 euros
32,00 €
Octobre 1954 : un poète américain mis sur liste noire par les tribunaux maccarthystes, et relégué dans les limbes par le Parti Communiste des États-Unis, s’assied à sa table et commence ce qu’il pense être un poème d’une quinzaine de pages. Il a déjà le titre : Lettre à un ami imaginaire. Thomas McGrath ne mettra un point final à son immense lettre qu’une trentaine d’années plus tard. Ce poème long américain ne ressemble à aucun autre : l’auteur nommait son œuvre « pseudo-autobiographie », soit le récit d’une vie, mais en tant qu’elle peut être représentative de davantage qu’elle-même, en l’occurrence d’une culture irlando-américaine catholique revue au prisme d’un engagement dans la gauche radicale, de moments peu médiatisés de l’Histoire dont le poète fut un témoin de première main, d’une région longtemps invisible depuis les grands centres culturels, le Dakota du Nord, enfin et surtout d’une classe sociale, fermiers, ouvriers, oubliés du Rêve américain.
D’origine irlandaise et natif du Dakota du Nord, Thomas McGrath (1916-1990) est un poète américain du travail, sensibilisé aux injustices générées par le capitalisme. Il rejoint le Parti Communiste au milieu des années 1930. Ses études, entamées dans son état natal, le mènent ensuite en Louisiane puis à Oxford, grâce à l’obtention d’une bourse prestigieuse, après avoir servi trois ans dans la marine aux Îles Aléoutiennes. Malgré de fréquentes démêlées avec les instances culturelles du Parti, il restera toute sa vie fidèle à son engagement politique qui lui vaut, en 1954, d’être mis sur liste noire par les tribunaux maccarthystes. Si l’œuvre de McGrath fait état de nombreux déplacements dans l’espace (à l’intérieur des États-Unis, ou bien vers la Grèce, le Portugal, ou le Nicaragua), elle est de façon centrale, reliée au Dakota du Nord, où il est toujours revenu, portant sur la terre de son enfance un regard que l’on pourrait qualifier d’ ‘écommuniste’ tant il est attentif au monde naturel, sans jamais perdre de vue ce que les conflits de tous ordres dans l’histoire du lieu recèlent d’universel. D’où il concluait : « Le Dakota du Nord c’est/ Partout. »